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RÉACTION DE LA FÉDÉRATION AU PROGRAMME D’HABITATION ABORDABLE QUÉBEC (PHAQ)

LE LOGEMENT COMME PROJET DE SOCIÉTÉ

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a fait une annonce importante cette semaine qui, à première vue, devrait être reçue comme une bonne nouvelle. Après tout, diront certains, dans le contexte actuel de crise du logement, cet investissement de 200 M$ pour accélérer le développement de logements sociaux et abordables, dont des coopératives, est plus que bienvenu. Or, la vérité est ailleurs.

Les sommes mises de l’avant sont nettement insuffisantes en regard de la crise sans précédent que nous traversons et de la prémices du cadre normatif du programme qui stipule que « l’habitation est un besoin fondamental au cœur de la vie des Québécois ». Malheureusement, encore une fois, la solution n’est qu’un diachylon qu’on tente d’appliquer sur une plaie ouverte.

Il est temps de penser le logement autrement et de l’imaginer plutôt comme un projet de société. Un projet qui se présenterait comme une solution pérenne plutôt que comme une mesure isolée ne visant qu’à répondre à des besoins partiels dans laquelle la logique marchande prévaut toujours. Une politique nationale du logement devrait ainsi prendre en compte les différentes composantes des ménages et s’assurer que le logement réponde à leurs besoins réels et à leur capacité de payer. Un projet qui nous rendrait tous fiers, collectivement. Fiers et forts, comme le souhaite le gouvernement actuel.

À titre d’exemple, la population berlinoise a voté récemment pour la socialisation d’environ 240 000 logements appartenant à de grands groupes immobiliers. L’objectif : contrer la surenchère immobilière et l’embourgeoisement. Même s’il s’agissait d’un référendum symbolique, il y a dans cette volonté de redonner la ville à ses habitants une piste qui devrait nous inspirer. À une autre époque, le Québec a eu le courage de nationaliser l’hydroélectricité et de créer Hydro-Québec, un fleuron qui fait l’envie de nombreux pays. Le logement, il me semble, serait une suite logique.

Bref, il s’agit définitivement d’un choix politique. Pour y voir plus clair et voir la lumière, peut-être faudrait-il sortir du tunnel ?

Opportunité pour le modèle coopératif

Pour le modèle de l’habitation coopérative, il y a dans ce programme une opportunité à saisir. Avec ses valeurs entrepreneuriales et l’intercoopération, le monde coop a ce qu’il faut pour insuffler un vent de renouveau en matière d’habitation. Le projet de société évoqué plus haut, les coopératives l’incarnent au quotidien grâce à leurs milieux de vie basés sur l’entraide, le vivre-ensemble et la démocratie.

Il nous appartient à tous de valoriser ce modèle d’habitation et de nous assurer qu’il s’inscrive dans une vision globale et pérenne. Au fil des décennies, il a fait ses preuves pour le maintien d’une offre de logement de qualité et réellement abordable, tant pour les ménages les plus vulnérables que pour ceux de la classe moyenne.

Dès lors que l’on évoque un Québec plus fort et fier, il importe de nourrir ses ambitions de projets porteurs et bénéfiques pour tous. L’adoption au Québec d’une politique nationale du logement assortie des budgets suffisants aurait cet effet de levier nécessaire au changement qui s’impose pour permettre à tous les Québécois et Québécoises d’accéder à un logement décent et abordable.

Patrick Préville, directeur général de la FHCQ

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